Catégorie : Documents de travail

  • Document de travail 03 : Covid-19 et déficit du développement : pour une réponse conjointe au Maroc

    Document de travail 03 : Covid-19 et déficit du développement : pour une réponse conjointe au Maroc

    Par :
    Yasser Y. Tamsamani

    Résumé :
    L’objectif principal de ce papier est de démontrer le bien-fondé d’une réponse conjointe à l’urgence née de la crise sanitaire et aux défis du développement, qui passe par l’instauration de l’État social au Maroc. La référence au cadre macroéconomique établi par M. Kalecki est pour assurer la cohérence interne des politiques économiques en mesure de répondre aux exigences d’un État social.
    Pour le financement de certains aspects de cet État social, de nouvelles pistes seront présentées et discutées. Ces pistes s’articulent pour redonner à la politique budgétaire le rôle central qui lui revient dans le développement du pays, soutenue en arrière par la politique monétaire. Elles exerceraient également un effet incitatif indirect sur le système bancaire en le poussant à s’impliquer davantage dans le devenir de l’économie marocaine.

  • Document de travail 02 : Secteurs stratégiques au Maroc : un retour à Hirschman et la croissance déséquilibrée

    Document de travail 02 : Secteurs stratégiques au Maroc : un retour à Hirschman et la croissance déséquilibrée

    Par :
    Youssef Bouazizi & Fouzi Mourji

    Résumé :

    Inspiré par la théorie de la croissance déséquilibrée hirschmanienne, ce papier discute les méthodes d’indentification des secteurs qui, selon plusieurs critères, jouent un rôle prépondérant dans l’économie marocaine.

    Nous mobilisons l’approche développée par Hirchman (1958) pour classer les branches d’activité les plus entrainantes en amont via leurs consommations intermédiaires (intégrées par les achats) et en aval à travers leurs productions (intégrées par les ventes). La mise en exergue du poids de chaque secteur dans le tissu productif national vise à assurer un meilleur ciblage de l’action publique pour augmenter son efficacité. Par la suite, nous élargissons le champ de l’étude en intégrant, pour la hiérarchisation des secteurs, les critères basés sur la masse salariale distribuée, ce qui approxime leur effet sur l’emploi, sur la contribution aux recettes fiscales et sur l’équilibre de la balance commerciale (effets volume et prix).

    Nos résultats montrent, sur la base de traitements sur les tableaux d’entrées sorties de 2018 et de 2007, que les branches qui exercent de forts effets d’entraînements en amont et en aval et qui concernent les activités industrielles par excellence, n’assurent pas une contribution importante dans le produit intérieur brut (8,38% en 2018), ce qui traduit un déséquilibre de la structure productive marocaine. De plus, les branches qui sont fortement intégrées selon le critère de la production ne sont pas celles qui distribuent le plus de salaires et qui contribuent le mieux fiscalement.

    En vertu de ces résultats, nous développons quelques réflexions qui permettent d’atténuer les conflits entre objectifs socioéconomiques dans l’implémentation des politiques publiques.

     

  • Document de travail 01 : Analyse économique de la situation de la Femme au Maroc

    Document de travail 01 : Analyse économique de la situation de la Femme au Maroc

    Par :
    Fouzi Mourji & Abdeljaouad Ezzrari

    Résumé :

    Cette réflexion s’appuie sur une étude publiée dans un ouvrage édité par Siham Benchekroune en 2016 et consacré à l’héritage des femmes au Maroc.
    Nous avons tenté d’utiliser les outils de la science économique pour apporter un éclairage au thème central traité dans l’ouvrage précité. Il s’est agi de mener quelques réflexions pour contribuer à une thématique qui relève davantage de questions juridiques, sociales, et aussi, force est de le constater, spirituelles ?

    Dans ce papier, nous choisissons d’étudier la situation de la femme et les chances d’épanouissement qui lui sont offertes ou permises dans notre société. Soulignons que ces questions ne sont pas exclusives ni de nos contrées, ni propres aux “questions de l’heure”. Sans être exhaustifs, nous évoquerons à titre d’exemples, le travail d’Elisabeth Badinter (1986) qui analyse les positions réciproques et les relations Hommes-femmes dans l’histoire de l’humanité. Elle rejoint, d’un certain point de vue, Simone de Beauvoir (1949) qui conclue que les caractéristiques des dites relations ainsi que le partage des tâches relèvent davantage de l’ordre du “culturel” et non du “naturel”. Dans l’étude précitée, E. Badinter mène une analyse anthropologique fort documentée et excellemment argumentée et parvient à mettre en lumière trois phases dans l’évolution des relations hommes-femmes depuis la préhistoire. Nous serions ainsi passés d’une première phase où le vécu social révélait une relation de “l’Un et l’Autre” à une phase caractérisée par une tendance à “l’un sans l’autre” pour parvenir au vécu actuel, au moins dans certaines sociétés, de “l’Un est l’Autre”.

    D’autres analystes, bien moins “littéraires” ou moins “contingents”, s’appuyant sur des méthodes d’approches alternatives, avec un pragmatisme différent, parviennent à des conclusions convergentes : il s’agit par exemple des tenants de l’école de Gary Becker, prix Nobel de Sciences économiques en 1992, et qui, selon nous, expliquent les bases économiques des comportements sociaux. En l’occurrence, elles inspirent la réflexion sur les enjeux des attributions des femmes et des hommes ainsi que les analyses pour une appréciation des situations des unes et des autres (Becker, 1957).

    Dans cette étude, nous analysons la situation des femmes au Maroc, aux divers stades de l’existence humaine. Après avoir levé quelques ambiguïtés d’ordre démographique, pour montrer que la répartition des effectifs Hommes – Femmes ne révèle pas de prédominance, nous étudions la situation différenciée des filles et des garçons face à l’éducation et à la santé ; deux domaines fondamentaux pour appréhender la qualité de leur dotation en capital humain et au-delà, pour apprécier la valorisation inégalitaire. L’idée consiste à apprécier à ce stade de la vie, l’inégalité des chances et des “capabilities” au sens de Amartya Sen (1980).

    Dans un second temps, nous nous intéressons à une seconde étape de la vie, et analysons la situation des femmes et des hommes sur le marché du travail. Nous traitons alors de leur participation sur ce marché et ensuite pour celles et ceux qui y participent, à la valorisation (différenciée ?) du travail accompli. L’analyse de la gestion du temps, premier objet de la troisième question abordée, est effectuée à la fois comme cause et conséquence de la nature du comportement sur le marché du travail, mais constitue également une dimension alternative de l’appréhension des inégalités de genre, y compris aux deniers de l’existence.